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4/27/2015

#MoocDQ3 4356 20150423 Elle se souvint qu’elle avait enterré un manuscrit commencé il y a plus d’un an et demie…



4356 20150423 Elle se souvint qu’elle avait enterré un manuscrit commencé il y a plus d’un an et demie…

Elle se souvint qu’elle avait enterré un manuscrit commencé il y a plus d’un an et demie. Il lui prit une violente envie de le reprendre et de le remanier. Elle trahirait la semi-promesse à elle faite de ne pas retoucher ce morceau, cet incipit de bien plus de trente pages. Mais rien n’y faisait, ce début la hantait et ce qu’elle écrivait était tout entier teinté de ce fantôme qui la gênait. À cette époque, elle n’avait encore que deux narrateurs. Le premier narrateur, déjà assez typé, ressemblait furieusement à notre François. Mais un François qui écrirait, déjà, depuis longtemps, et qui y prendrait plaisir. Et surtout un narrateur indéterminé, sans prénom et sans sexe déterminé. Elle s’était amusée à jouer sur l’ambiguïté pour surprendre ses lecteurs. C’était donc un François qui n’était pas François et qui n’était peut-être même pas un homme, car celui qui écrit « Je suis libraire » dit tout de sa profession, mais rien de son genre. C’est au lecteur de définir, par défaut en somme, s’il pense qu’il s’agit d’un homme ou d’une femme, comme dans l’histoire des deux allemands dans un wagon. 

Vous ne connaissez pas cette histoire ? C’est un professeur de linguistique qui la lui avait racontée et depuis, elle proposait cette devinette à ses étudiants pour leur demander comment traduire cette blague en anglais en transposant tout ce qu’il fallait pour que la confusion puisse s’installer et que surprise soit identique pour le lecteur de la traduction.

Voilà ce qu’était cette histoire :

Deux Allemands sont dans un wagon.
L’un est le père du fils de l’autre.
Quels sont leurs liens familiaux ?  

Pour vous laisser chercher un peu, elle pense qu’elle demandera à son éditeur de laisser quelques pages passer avant de vous donner la réponse. Puis elle se dit que c’était inutile.
Elle pouvait user du stratagème toute seule, comme une grande. Jusqu’à ce que vous-même ayez même perdu toute attente. À moins même qu’elle ne vous donne pas la réponse.
Elle n’en faisait qu’à sa tête. 

Vous le savez fort bien, d’ailleurs, et ce, depuis bien longtemps, puisque vous êtes parvenus jusque-là en vous laissant guider par ce récit baroque et foutraque d’un roman qui ne veut pas s’écrire tout seul. 

Salaud d’roman ! 

C’est bien la peine d’avoir tant de narrateurs si c’est pour avoir si peu d’histoire

Pour commencer, il y avait un seul titre, dont vous êtes déjà un certain nombre à savoir que ce n’est déjà plus le titre du roman en train de s’écrire sous mes petits doigts agiles sur mon clavier de portable, pendant quelques jours de vacances à la campagne. Mais il y avait deux sous-titres, en concurrence. Elle n’avait pas encore pu se résoudre à choisir l’un d’entre eux. 

Entre-temps, le titre du roman était devenu le nom de son blog littéraire sur lequel elle avait commencé à faire ses gammes stylistiques et narratives depuis un peu plus d’un an. 

Le titre initial du roman était : À L'Atelier de l'Espère-Luette. C’était désormais la marque de fabrique de son blog dont elle était assez contente, mais qu’elle avait laissé plus ou moins en déshérence depuis qu’elle s’était remise à son roman, en recommençant depuis le début, à la faveur d’un atelier d’écriture virtuel réparti sur huit semaines d’écriture continue, en probablement 56 épisodes, si l’on suivait, théoriquement, les huit fois sept jours d’écriture par semaine. 

Pour le sous-titre, elle avait hésité entre Roman - De l'autographie fictionnelle et Roman d'une autographie intellectuelle.

Elle avait conservé, pour elle ne savait quel effet, ni quelle utilité, une marque temporelle fixe de début, elle qui se moquait des dates comme de sa première liquette. La date était précise. Il s’agissait du 7 septembre 2013. Elle n’était tout de même pas allée jusqu’à préciser le jour de la semaine. Elle n’était pas si obsessionnelle qu’elle le croyait parfois. Et elle se fichait pas mal de tous les ancrages temporels, bien peu utiles quand on s’intéresse à ce qui, chez l’être humain, peut avoir d’universel.
Voici ce que fut ce début de manuscrit, qu’elle modifia quelque peu pour le rendre public et le mettre en accord avec ce dont elle vous a déjà entretenus.

© Simone Rinzler | 23 avril 2015 - Tous droits réservés

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