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3/29/2015

#MoocDQ3 2356 20150329 Quelle est la cohérence la logique d'un récit volontairement construit sans cohérence ni logique apparente ?

#MoocDQ3 2356 20150329 Quelle est la cohérence la logique d'un récit volontairement construit sans cohérence ni logique apparente ?  

Quelle est la cohérence, la logique d'un récit volontairement construit sans cohérence ni logique apparente ? 
Une logique de double-fond, de chausse-trappes, d'illusions. Une logique qui défie la logique des sens en éveil. Une logique tordue, biaisée, cachée dont il faut chercher la cohérence.   

Le texte a sa propre cohérence interne. Celle-ci reste invisible au lecteur. L'auteur suit une logique qui n'est pas la logique habituelle d'un récit. La chronologie est malmenée, les objectifs annoncés sans cesse floués, floutés, *flouted* même en anglais. Une certaine histoire de la littérature, épurée, expurgée, excommunie les expériences les plus farfelues. Elles sont pourtant à l'origine du renouveau du récit, du roman, de la littérature générale. L'oubli, l'abandon de ces textes pionniers, récurrents dans l'histoire de la littérature est volontaire, ordinaire, banal. L'esprit ne retient que ce qui semble clair au premier abord. L'esprit est paresseux. Il se contente du plus simple, ne cherche pas la difficulté, la prouesse, ni l'expérimentation. Il se prélasse, oublieux que tout ce qu'il adore, ce dont il fait son miel, dérive de ces écarts volontaires, solitaires, par salves d'écoles plus ou moins formelles. L'histoire de l'art nous a habitués à ces effractions dans la routine d'un domaine où la routine signe l'émoussement, l'érosion et la mort d'un style, d'un genre, populaire à une époque, puis abandonné à la suite de nouvelles percées dans des chemins encore non découverts, des travées non empruntées, des traversées toujours pas effectuées et des façades encore non vaincues.   

En toute logique, ce récit devrait présenter le texte de Solange. A défaut, celui de Georges, Michel ou même de Raphaël ou de quelque autre déjà nommée ou à peine esquissée, Geneviève, par exemple.   

Voire, pourquoi pas ?, clore par une ellipse temporelle avec le texte d'Andréa ou la soirée de réécriture personnelle.   

La logique de ce récit l'interdit. La linéarité de l'histoire commence à s'installer, le lecteur s'y est glissé, non sans effort, et l'auteur, enfin mis en jambes et désormais dérouillé, déverrouillé, décomplexé, jouit du confort agréable d'une histoire qui roule toute seule, sans encombres, qui se déroule sans anicroches. 

Céder à la facilité serait renoncer au projet déterminé. Tout le début serait perdu, la construction échafaudée, quoique non terminée, tomberait d'elle-même, et avec elle, l'ambition affichée. Seule la fantaisie serait de mise. Ce serait déjà bien. Ce serait insuffisant. Le jeu, l'enjeu est de se perdre, de se tromper, de rebrousser chemin, de revenir à nouveau sur ses pas, sur les lieux de son crime de lèse-routine, de tourner en rond jusqu'à la solution idéale, jusqu'à une fin acceptable, déraisonnable, de montrer sans démontrer l'énormité du projet, sa folie, sa grandiose apothéose. 

Déjouer la facilité, à mi-parcours d'un premier jet d'écriture est probablement le choix le plus difficile à effectuer.  

Accepter. Consentir. Se priver de repères, garder les pistes semées, sciemment et au hasard, se jouer de son jeu et remettre tout en jeu à chaque session d'écriture, de jour en jour.   

Écrire comme un joueur. Écrire comme un fou. Écrire comme quand on s'en fout.    

Se mettre des bâtons dans les roues, se semer, se perdre et s'enfoncer dans la complexité. 
Refuser la facilité, réfuter la fluidité, inventer, inventer, se rater, prendre le risque de s'échouer.   
S'exposer. Jouer.   
Avec ses nerfs, avec ses peurs. Avec ses terreurs. Avec ses ardeurs.  
Risquer de tout perdre par arrogance et entêtement.  

S'arrêter en si beau chemin serait pure folie.   
Affronter la folie.   
Persister.   
Créer.   

En son labyrinthe creuser.    
Encore.     
Avant d'être mort.   
Encore. 

S'échapper au dehors par l'intérieur.  
Sortir. 
Dehors. 

Libre. 
Enchaîné à de nouvelles chaînes.   
Les ignorer, ne pas les voir, trop tard. 
Goûter de la perte des anciennes. 
Savourer l'apparition des nouvelles. 

Chaîne du savoir, de l'intérêt, de l'amitié, de l'espérance, de l'expérience. 

© Simone Rinzler | 29 mars 2015 - Tous droits réservés

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