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11/21/2014

On sangloterait

"...Tout serait si facile, on sangloterait, et on repartirait..."

© Simone Rinzler | 21 novembre 2014 - Tous droits réservés 

11/20/2014

Pauvre rebelle, Pauvre Mado

Pauvre rebelle, Pauvre Mado

Pauvre rebelle,
Pauvre Mado,
Tu étais belle,
Tu volais haut.

Tu n'as pas pu,
N'as pas voulu,
Te conformer,
Te réformer.

Pauvre rebelle,
Pauvre Mado,
Tu étais belle,
Tu volais haut.

Tu n'as pas vu,
N'as jamais voulu,
Être pareille,
Pareille au même.

Pauvre rebelle,
Pauvre Mado,
Tu étais belle,
Tu volais haut.

Tu n'as rien vu
Tu n'as rien su,
Tu t'es battue,
N'en pouvais plus.

Pauvre rebelle,
Pauvre Mado,
Tu étais belle,
Tu volais haut.

Tu ne luttes plus,
Mado, rebelle,
Tu vis bien plus,
Ta vie est belle.

Belle,
Re-belle,
Mado,
Belle,
Chapeau.

© Simone Rinzler | 20 novembre 2014 - Tous droits réservés
[texte sujet à modifications]

Mado la belle.
Belle rebelle,
Est sur la page FB L'Atelier de L'Espère-Luette

Fais ta valiche, fais ta valoche...

Fais ta valiche,
Fais ta valoche,
Fais pas ta criche,
Fais pas ta quiche,
Fais ta valoche.   

Fais ta valoche,
Mains dans les poches,
Fais pas ta moche,
Fais pas ta mioche,
Fais ta valoche.

Fais ta valoche.
Fais ta valoche.
Ch'est pas la dèche,
T'es pas une flèche,
Rien ne t'empêche.

Fais ta valoche.

© Simone Rinzler | 20 novembre 2014 - Tous droits réservés 

11/19/2014

Un très petit monde. Enfance...

Un tout petit monde.
Elles allaient chez Mme ...Gondry, peut-être. Cette femme-là, on n'a jamais su son nom. Il y avait des cahiers à vendre, de la bimbeloterie, des brimborions, des riens, et des petits oursons, des roudoudous, des rouleaux noirs avec un perle rouge sucrée au milieu, des surprises pour filles, des surprises pour garçons, des petits jouets, poupées ou voitures à monter, et bien sûr, les bonbons.
 

Les bonbons.
Il y avait l'attente. Du petit client devant. Comptant ses sous. Qu'est-ce que je peux avoir pour un franc ? On savait qu'on en aurait pour longtemps. Celui-là n'avait pas trop d'argent, ni trop l'habitude. Il rêvait devant le comptoir transparent. Les mains de la bimbelotière s'enfonçaient sous le comptoir de verre. Le reste était bleu, bleu pâle, bleu pisseux, bleu bimbelotière, comme la devanture.
Il te reste encore dix centimes, mon lapin.

Attente.
Qu'est-ce que je peux avoir pour dix centimes ?

Il ne le disait pas. Dix centimes. Encore ! C'est tout ? On ne savait pas. Il était là, silencieux, les grands yeux ouverts.
Tu peux avoir un souris ou un chewing-gum comme ça.

Comme ça ? Son visage était déconfit.

La souris ! Sourire réjoui. Six ans déjà. Il lui manque une dent devant. Tout seul, chez la marchande de bonbons. Déjà tout seul. Ses parents ne s'en occupent pas, pense la petite AltenGlock, celle qui pense ce que pensent ses parents. Qui carillonne, dont la pensée résonne dans le creux de sa pensée étrécie, qui bourdonne et ne donne que le son de ses parents, de sa Maman. Un gosse des rues.

Elles attendent leur tour. Elles sont deux. Elles viennent acheter des fournitures scolaires. Elles sont impatientes, les bonnes élèves. Fières d'acheter des choses utiles, des choses sérieuses. Elles ne se croient même pas envieuses. Elles bavardent et qui s'en souviendrait, peut-être même, elles auraient pouffé. Plus sûr qu'elles sont restées d'airain, ne commentant pas, ne se commettant pas. Avec les garçons. Les gosses des rues. Elles attendaient, fières, imitant les adultes. Sérieuses. Elles bavarderaient plus tard. Au 240. Derrière la lourde porte cochère en bois chantourné, accroupies sous le battant qui ne s'ouvrait qu'aux enterrements. Et aux plus rares déménagements.
Elles attendent. 

Elles attendaient.  Il n'allait jamais en terminer. 

Il y en a encore un autre.

Celui-là est plus grand. Ils sont deux, d'ailleurs. Un qui sait ce qu'il veut et un autre, pas bavard, mais rigolard, qui suit le grand, qui le regarde avec admiration. Ce grand, est-ce son frère, son copain, son cousin ? Ce grand, c'est son amour de petit garçon, son amour d'enfant pour le grand qui le prend et l'emmène partout. C'est son admiration. Il le traîne. Il l'emmène. Ils sont heureux. 

Le grand est fier de son petit. 

Il va vite. Il l'impressionne. Il s'impressionne lui-même, peut-être. Il avance, décidé. Il annonce, sans s'arrêter, tout ce qu'il veut. Il sait très exactement ce qu'il veut. Avec lui, ça va aller vite. 

Allez, vite, vite qu'il sorte, que ce soit à notre tour. 

Il débite sa commande. La bimbelotière suit prestement. Il y a beaucoup de clients. C'est encore la rentrée. Ils viennent encore acheter des cahiers, un stylo vert, un gomme, une règle. Vite, vite. Allez, mon grand. Le petit, d'un coup s'interpose.  

Et puis une souris !

D'accord, dit le grand, enlevez l'ourson et le Globo et ajoutez trois souris.  

Oh, non, pas le Globo. J'en veux un moi aussi. 

Alors ? Elle s'impatiente. Que veux-tu à la fin ? 
Euh, je garde le Globo. Et une souris. 
Juste une souris ? Il te reste cinq centimes, mon bonhomme. Allez, dépêche-toi, mon grand ! La boutique est pleine ! 

On va pouvoir passer bientôt. Ça se termine. Vite. Vite. J'ai envie de faire pipi. 
Bon, alors, donnez moi, madame, s'il vous plait, trois souris à la place de l'ourson. Les derniers achats filent dans le sac en papier blanc, refermé soigneusement. Les deux garçons s'en vont. La cloche de la porte joue du grelot.

C'est à nous. Je viens acheter seule un protège-cahier rouge. Je ne suis pas vraiment seule. Je suis sans ma mère, ni ma grand-mère. Je suis seule. Je suis avec mon amie. C'est ma première amie. 

Avant l'école, je n'étais jamais sortie. Jamais sortie seule.
Je ne pouvais pas avoir d'amie. 
J'étais toujours seule. 
Avec ma mère.
Et ma grand-mère.
Et le soir, on n'était plus seules. Mon père arrivait. Avec des surprises. La joie commençait.

Lundi, je retrouverai ma première amie, pour une nouvelle fois. 

Elle m'a invitée. Cinquante-quatre ans après.

Je la connais. Je ne la connais pas.
Elle me connaît. Elle ne me connaît pas.

Tenterons-nous de retrouver le temps des gamines que nous ne savions pas être ?

Nous aimerons-nous encore, comme on aime le souvenir ?

Je ne sais pas.
Je ne sais rien.

Ce que je sais, c'est qu'on s'aime bien.

PS : Était-ce cette boutique-là dont on disait on va chez l'optijuiphe ou le p'tit juif. Ça ne voulait rien dire, ça. Ça veut dire quoi, juif, quand on n'est jamais sorti. Qu'on ne t'a rien dit. Que tu as vécu dans un brouillard de solitude, de tristesse et d'enfermement. Tout ce dont elle se rappelait, c'est que dans cette boutique, il y avait une femme, ni jeune, ni vieille, en blouse blanche qui servait le client. L'optijuiphe ou le p'tit juif était peut-être mort. Une d'elles ne savait pas encore ce qu'était un Juif (avec une majuscule, donc, quand on sait enfin ce que c'est, on sait aussi qu'il faut mettre une majuscule aux noms de religion. Elle n'allait pas à l'église non plus), elle ne savait pas encore que son père était Juif. Donc, chez le p'tit Juif, c'était une femme qui servait. Si ça se trouve, elle était goy aussi. Elle ne savait pas non plus que le père de son amie était juif aussi, et sa mère, goy, ou chrétienne.

Le retour de la mémoire est une chose très bizarre, une question d'âge, de perte de mémoire, d'écriture, un retour en soi, vers soi, pour soi, quand on s'est préoccupé des autres jusqu'à s'en oublier. Pour quelqu'un qui prétend n'avoir pas de mémoire, celle-ci revient, modifiée, arrangée, glorifiée, chaplinisée, pathologisée de pathos et de réalisme aux accords pathétiques. 

La crainte du pathos interdit s'est envolée. 
Pour le meilleur. 
Ou pour le pire. 
En tous cas, pour l'Écrire.
Puis en rire. 
Sans se moquer. 
Enfin, vraiment se souvenir de soi. 
Avec empathie. 
Avec le sourire. 
Tendresse.

Rien n'est vraiment vrai. 

Rien n'est vraiment faux. 

C'est vraiment vrai dans ma tête quand j'écris.

C'est vraiment vrai dans la tienne quand tu lis.
La littérature de jeunesse, littérature de sa jeunesse, à partir de sa jeunesse, en sa jeune vieillesse, ça se déforme, ça se reforme, ça prend forme. Une forme littéraire. L'anecdotique devient l'essence de l'essentiel. 

Se souvenir. Accepter le souvenir. Ne plus le fuir, consciemment comme inconsciemment.

C'est vrai que c'est du faux. Du reconstitué. Du réchauffé. Du reconditionné. Du littérarisé. dans un style que je déteste lire mais que je prends plaisir à écrire. 

Ça sonne si vrai. Que ç'en est suspect.

[Sujets à modifications multiples]

© Simone Rinzler | 19 novembre 2014 - Tous droits réservés 

Chaud, croustillant, parfumé et entêtant,
Tout frais sorti
En direct du fournil de L'Espère-Luette


11/18/2014

Faudra-t-il un jour...

Faudra-t-il un jour
Faudra-t-il un jour
Que quelqu'un s'expose,
Et que quelqu'un ose

Ose proclamer,
Ose s'indigner !
Ose protéger,
Toutes ces pauvres filles ?

Toi, Nabilla, ou toi Lola Miette,
Toi Souricette ou Mauricette.

Faudra-t-il un jour
Un jour que ça cesse,
De s'indigner toujours
Contre celle qui montre ses fesses ?

Qui est son mac,
Oui, son maquereau ?
Tu sens l'arnaque
De tout l'réseau.

Faudra-t-il un jour,
Madame,
Faudra-t-il un jour,
Aider ces pauvres filles ?

Quel assaut, quel assaut
Contre ces petites filles,
Mal aimées, hébétées,
Sans amour depuis toujours.

Faudra-t-il un jour,
Mon âme,
Faudra-t-il un jour
Que tu exclames,
Madame ?

Elles n'ont pas d'asso,
Personne, personne,
Pour les protéger,
Ni rien, ni personne,
Pour les épargner.

Faudra-t-il un jour,
Madame,
Faudra-t-il un jour ?
Que ta fille déconne,
Madame ?

Pour que tu voies jour.

© Simone Rinzler | 18 novembre 2014 - Tous droits réservés 

En direct de L'Atelier de L'Espère-Luette

Toi, Josyane S.

Toi, Josyane S., droguée, prostituée à 15 ans,
Près de Francfort, près de Barbès,
Qu'est tu devenue, depuis ce temps,

Qu'as-tu, qu'as-tu,  qu'as-tu 
Fait de ta jeunesse ?

Et qu'as-tu, qu'as-tu, qu'as-tu 
Fait de ta vieillesse ?

Tu promenais, le long des quais,
Tu te vendais, non loin d'ici.

Qu'as-tu, qu'as-tu, Josyane,
Fait de ta vie ?
Qu'as-tu, qu'as-tu, Josy,
As-tu vécu ?

© Simone Rinzler | 18 novembre 2014 - Tous droits réservés 

En direct de L'Atelier de L'Espère-Luette

Laisse-moi. Juste. Être. Cette fille-là...

Laisse-moi. Juste. Être.

Cette fille-là, elle est ingérable.

Laisse-moi juste être.

Cette fille-là, elle est admirable.

Laisse-moi, Juste, être.

Cette fille, l'est super-baisable.


Laisse-moi.

Juste.

Laisse-moi être.

Juste.

Juste qui je suis.

Juste ce qui luit.

Juste ce qui frémit.

Laisse-le être.

Cette fille-là,

Laisse-la donc être.

Tu ne veux pas qu'elle s'enfuie.


Laisse-la.

Ne l'envoie pas paître.

Laisse-la juste...

.... Être.

© Simone Rinzler | 18 novembre 2014 - Tous droits réservés 

En direct de L'Atelier de L'Espère-Luette

11/17/2014

J'acromégale, oh, man ! (Chanson brève)

J'acromégale, oh, man !
J'accro-branche la branchitude,
Je me régale, de galéjades,
De mes grosses pattes,
Mes mandibules.

 
(Chanson brève)
 
© Simone Rinzler | 17 novembre 2014 - Tous droits réservés

En direct de L'Atelier de L'Espère-Luette

Réflexion sur l'écriture où le chant s'est invité


Sur FB, je réfléchis. Sur mon blog atelier, je réfléchis. Chez des amis, je réfléchis. 
Dans les lieux d'attente, je réfléchis. Aussi.

Je réfléchis partout.  Ici, là, surtout ailleurs. 
Aucun lieu n'est impropiceimpropre à la réflexion.
Aucun topos, aucun locus n'écarte topostupos, ni logos
Langage, logique s'entremêlent
En musique aussi.

Je lis, j'écris, je réfléchis.
Je lis, j'écris, je réfléchis. 
Je lis, je lis, je chante aussi.

Une amie FB écrit ce matin :

"Si la vie donne du sens à ton écriture, l'écriture donne du sens à ta vie."

Je lis. J'écris. Je réfléchis. 
Je lis. J'écris. Je réfléchis.
Je chante.
Aussi.

Je me souviens, je me souviens, de cet écrit, de ce bouquin, de la chanteuse, et prof de chant, Yva, Yva Barthélémy et de cette phrase, cette phrase heureuse, jamais oubliée...
Elle disait, elle disait, ...en substance, elle disait, elle disait :

"On ne chante pas parce qu'on est heureux,
On est heureux parce qu'on chanté."

Les mots, les mots, peuvent être dissemblables, les mots, les mots, restent les mots.

La citation, approximative, de la mémoire, ne reste que le sens, parfois la musique, quand il y en a une, mais là, mais, là, il n'y en avait pas. J'en ai ajouté, raccommodant, et ravaudant, les mots, les mots, les mots et pensées, les mots, affects, à mon atelier.

En ce temps, bien longtemps, je pratiquais, assidûment, nécessairement avec passion, le chant, chanter, de tout, de rien, et encore, le chant, le chant, de tous les corps, le chant, le chant, reprend sa forme, le chant, le chant, guide ma réflexion. Longtemps, longtemps, il l'avait mise, mise en prison. C'était une prison, dorée, je ne le savais, j'y étais heureuse, mais dépendante. Je ne savais, je ne savais, encore composer, voilà que ça y est.

Le chant est revenu, cette dernière semaine, le chant est revenu, je compose, et que j'aime. Je chante dans ma tête, je chante avec mon corps, la musique, est-ce bête ?, était ici, encore.
Je chante, je chante. Je chante et je compose. Je chante, j'écris, je compose...

Comme la musique de l'écriture était présente, insistante, hors de ma tête, elle est sortie
Hors du larynx, par salves ou gorgées, salve après salve, elle ne m'a plus quittée.

L'écriture a appelé, appelé, appelé. 
Le chant, endeuillé, s'est réveillé. 
Le chant, le chant, le corps et la tête, le chant, le chant, réconciliés.

Le chant, le chant, le chant et toujours l'autre,
Le chant, le chant, la voix..

La joie, 
Naturellement. 

C'est la musique, oui, la musique. Oh, La musique rythme mes écrits. 
C'est la musique, oui, la musique, enfin, La musique 
La musique est de retour. 
Musique de la vie. Musique de l'envie.
Musique Retrouvée. 

Le reste est privé.

Simone
Au gueuloir
Selon la
Prophétique
Dédicace
De Claro

MadMan,
Claro ?
Creo que no.
Le ho visto.

Doublement heureuse.

© Simone Rinzler | 17 novembre 2014 - Tous droits réservés 
[Écriture en cours. Texte. Sujet. À Modifications]
Allez, allez, Momone
Fais pas ta conne,
Envoie ta partoche, fais pas ta valoche,
Allez, allez, lecteur,
Fais pas ton voyeur
Laisse pas dans ta poche, 
Partage, partage 
Partage dès maintenant.
Les mots, les mots, les mots, et les choses,
Les mots, les mots, les mots de L'Atelier de L'Espère-Luette

11/16/2014

Sur la route...

Sur la route de Tataouine,
Il lui fit tant de tintouin,
Que bien qu'elle soit très fine,
Elle dit oui sans faire de foin.

Sur la route de Constantine,
Il se prenait pour Tintin,
Si bien que, quoique, maline,
Elle fit oui d'un signe de main.

Sur la route de Carcassonne, 
Il lui joua du tromblon,
Elle qui n'était pas si conne,
Lui prêta son hélicon.

Sur la route de Marignane,
Il se roula dans la fange,
Elle qui était de Relizane,
Eut très peur qu'il ne la mange.

Sur la route...
Sur la route de Tataouine,
Il lui fit tant de tintouin,
Que bien qu'elle soit très fine,
Elle dit oui sans faire de foin.

Sur la route de Constantine,
Il se prenait pour Tintin,
Si bien que, quoique, maline,
Elle fit oui d'un signe de main.

Sur la route de Carcassonne, 
Il lui joua du tromblon,
Elle qui n'etait pas si conne,
Lui prêta son hélicon.

Sur la route de Marignane,
Il se roula dans la fange,
Elle qui était de Relizane,
Eut très peur qu'il ne la mange.

Sur les routes de Cornouailles,
Ils allaient, amoureusement,
Ils rencontrèrent la volaille,
Qui mit fin au sentiment.

Sur la route de Barèges,
Elle prit un nouvel amant,
Lui qui n'était stratège,
La perdit, c'fut permanent.

Il ne va plus sur la route,
C'est fini les déplacements,
Ils l'ont rangé dans la soute,
Le coffre, à son enterrement.

Elle promène sur la route,
Le souvenir des sentiments,
Finis les mets, là, moi, toute
Seule, elle sait quand on ment.

C'est excellent, la fin du doute,
C'est marrant, c'est amusant,
Plus jamais elle ne s'encroûte,
Cette fille-là, c'est ta Manman !

M'an !

[Musique sautillante, temps marqués, allègre, rapide, allant comme une comptine, en trottinant]

© Simone Rinzler | 16 novembre 2014 - Tous droits réservés

En direct de la page FB de L'Atelier de L'Espère-Luette
http://alatelierdelespereluette.blogspot.com/2014/11/sur-la-route.html


11/14/2014

Tu te réveilles...

Tu te réveilles. Tu tâtonnes. Ta main caresse le drap. Non, pas sensuellement. Ta main cherche. Va vers le haut. Vers le bas. Se lève. Descend. Restant sur le plan. Du haut en bas. Du lit. De la place d'à côté. Ta main balaie le tissu. Passe dessus. Passe vers le bas. Passe et repasse. Essuie-glace. En va. En vient. Et revient. Tu te réveilles. Ta conscience n'est pas encore. Très réveillée. Ta main machine, ta main balaie. La place. L'espoir s'efface. Tu penses. Tu attends de trouver. Le corps. Sinon chaud. Du moins là. Tu balaies. Tu te réveilles. Petit à petit. Le rêve de la nuit est enfui. Ton cauchemar t'attend. Tu te réveilles. Le corps d'à côté est absent. Désespérément.

Tu te lèves. Tu te mens. Tu ne te dis rien. Tu ne penses rien. Tu oublies. Sans le savoir. Que la place est vide. Tu te lèves. Prépare le café. Réveille les enfants. Prépare la journée. Sans plus penser au corps absent. Tu avances. À l'aveugle. Yeux grands ouverts. Tu te déplaces. Activement. Tu ne ne te rendors pas. Sur tes lauriers. Fanes. Tu ne te lamentes pas. Tu t'a rives. Tu oublies. Tu oublies. Tu vis. Malgré. Tu vis. Ta vie continue. Ta vie commence' ta vie de cette nouvelle journée. Comme tant d'autres. Tu ne prends pas de répit. Tu avances. Tu avances. Tu avances. Tu vis ta vie. Tu n'y penses pas. Tu la vis. Tu vas. Non pas arrière. Mais avant. Ni fièrement. Ni tristement. Tu vas. Tu nettoies les menottes. Habilles les petits corps chauds, plein de sommeil et de guilis. Tu souris. Tu ne t'attendris pas. Tu sais qu'il n'est pas l'heure. Qu'il n'est jamais l'heure. Non. Tu ne le sais même pas. Tu le vis. Comme ça. Sans t'interroger. Tu es jeune. Tu ne le sais pas. Tu refuses. La pitié. Tu refuses le malheur. Tu le vire. D'un revers.
De ta main.

© Simone Rinzler | 14 novembre 2014 - Tous droits réservés

Tu aimes. Tu cliques. Tu likes. Sur La Page FB du Blog Littéraire L'Atelier de L'Espère-Luette

Pauvre petit s'en est allé... (Musique gaie, rythmée, interprétation jazzy, aux percus : claquements de doigts), inspiration rythmique "Il était trois petits enfants..." - La Légende de Saint Nicolas

Pauvre Petit
S'en est allé 
Dans la noirceur 
De son été.

Il s'est jeté, 
Il s'est jeté, 
Dans la froideur 
De l'hébeté.

Je n'ai pas su,
Je n'ai pas pu,
Le réfréner
Ou l'apaiser.
Pauvre Petit.
Pauvre Petit.
Pauvre Petit.
Pauvre Petit.

Pauvre Petit
S'en est allé 
Dans la noirceur 
De son été.

Il s'est jeté, 
Il s'est jeté, 
Dans la froideur 
De l'hébeté.

Tu n'as pas vu,
Tu n'as pas cru,
Qu'il irait juss..
Qu'à se chier d'ssus.

Tu n'as pas lu,
Dans ses yeux crus,
Sa haine mortelle 
Qui le tue.

Pauvre Petit
S'en est allé 
Dans la noirceur 
De son été.

Il s'est jeté, 
Il s'est jeté, 
Dans la froideur 
De l'hébeté.

Il s'est jeté, 
Il s'est jeté, 
Dans la froideur 
De l'hébeté.

Il s'est jeté, 
Il s'est jeté, 
Dans la froideur 
De l'hébeté.

[Ensemble Lead et Choeur]
T'es foutu !
Si Señor !

[Musique gaie, rythmée, interprétation jazzy, aux percus : claquements de doigts, inspiration rythmique "Il était trois petits enfants..." - La Légende de Saint Nicolas] en plus gai. Faut que ça tonitrue, que ça balance, que ça remue]

© Simone Rinzler | 14 novembre 2014 - Tous droits réservés 

Pauvre sourdingue
Pauvre sourdine,
T'as pas la zique,
Mais t'as l'déclic,
Alors vas-y,
Et clique et lique,

Et vas liker 
D'un coup de clic.

Clac !

Lààààààà... :
L'Atelier de L'Espère-Luette 








Tu te demandes... (Chanson de Tu - avec musique originale dans la tête)

Tu te demandes... (Chanson de Tu - avec musique originale dans la tête)

Tu te demandes qui est ce Tu, qui est ce Tue qui te chavire,
Tu te demandes ce qu'il fut, ce qu'il fut avant qu'il ne vire

Tu demandes qui est ce Tu, qui est ce Tu qui te chavire,
Tu te demandes ce qu'il fut, bien avant qu'il ne ne te désire.

Tu es perplexe, 
par pur réflex,
Es circonspect,
Pas par respect.

Tu te demandes,
Tu te demandes...

Tu te demandes qui est ce Tu, qui est ce Tue qui te chavire,
Tu te demandes ce qu'il fut, ce qu'il fut avant qu'il ne vire

Tu demandes qui est ce Tu, qui est ce Tu qui te chavire,
Tu te demandes ce qu'il fut, bien avant qu'il ne ne te désire.

Tu ignores tout,
Et tu t'en fous.
Tu ris de vous,
Tu ris de tout.

Tu te demandes,
Tu te demandes...

Tu te demandes qui est ce Tu, qui est ce Tue qui te chavire,
Tu te demandes ce qu'il fut, ce qu'il fut avant qu'il ne vire

Tu demandes qui est ce Tu, qui est ce Tu qui te chavire,
Tu te demandes ce qu'il fut, bien avant qu'il ne ne te désire.

Tu ris, tu pleures,
Tu fais le yo-yo,
Tu sèches, tu mouilles,
Bien dans ta peau.

Tu te demandes,
Tu te demandes...

Tu te demandes qui est ce Tu, qui est ce Tue qui te chavire,
Tu te demandes ce qu'il fut, ce qu'il fut avant qu'il ne vire

Tu demandes qui est ce Tu, qui est ce Tu qui te chavire,
Tu te demandes ce qu'il fut, bien avant qu'il ne ne te désire.

Tu te demandes,
Tu te demandes,

Et puis...

... Tu n'y penses plus.

© Simone Rinzler | 14 novembre 2014 - Tous droits réservés 

Tu te demandes,
Vais-je dire,
Dire que j'aime,
Dire que ça me gêne,

Tu te demandes,
N'hésite plus.

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L'Atelier de L'Espère-Luette


À l'ami du vent de la nuit océane

À l'ami du vent de la nuit océane 

Quand elle se réveilla, le lendemain,
Elle courut vers la plage.
Les larmes de l'océan avaient effacé le souvenir d'eux, 
Les mots malhabiles
Les confidences échevelées
Des deux qui ne furent jamais.

© Simone Rinzler | 15 novembre 2014 - Tous droits réservés 

Réflexion sur l'écriture en réponse à mon amie de cœur, écrivaine

Écrire pour lire ce qu'on n'a pas lu.
Écrire autre chose que ce que l'on voudrait.
Écrire pour se dire ce qu'on ne dit pas, ce qu'on ne vit pas.
Écrire à l'aveugle, précédé par sa plume ou ses doigts ou ses mains sur le clavier.
Se laisser entraîner par son écriture pour faire connaissance avec celle que l'on ne connaît pas et qui nous emmène où elle veut et pas où l'on veut.
Écrire autrement que ce que l'on a toujours écrit.
Expérimenter son écrire et se rencontrer différente de son personnage social et de sa personne interne.
Accéder à l'inconnu de soi.
Pourquoi lutter ?
J'ai décidé de me laisser aller.
J'ai assez bataillé.
Expérimenter le flux de l'écriture, se laisser surprendre. 
Trouver sa douceur, enfouie, sous les paroles de combat.
Se rassurer de l'absence de silence et de la présence inconnue.
Se réjouir de sa bonne nature.
Et se dire qu'on ne (se) racontera peut-être plus jamais d'histoire(s).

S'adonner, s'adonner à l'exigence de la facilité, sans contrainte externe, poussée par son envie interne est la solution (de facilité) à laquelle j'ai commencé à m'adonner. 
Écrire, non plus pour plaire aux autres, aux représentations que l'on voudrait avoir de soi, mais juste pour le plaisir de se plaire, de se faire sourire, de se faire rire, de jouir de la vie, comme ça, pour soi. Enfin.

Bonne soirée, mon amie de plume !

Peut-être ne serait-je jamais, comme toi, écrivain. Je me voulais tragédienne, profonde et sérieuse. Toujours, toujours, la vie, la fantaisie, reprend le dessus. Il faudra que je m'y fasse. Je suis, décidément, bien. Bien. Une fantaisiste. Bien.

Bon, bon, bon...

© Simone Rinzler | 15 novembre 2014 - Tous droits réservés 

11/13/2014

Souricette perd la tête (Chanson de Souricette)

Souricette perd la tête.
C'est inquiétant. 
C'est inquiétant.

Souricette perd la tête. 
C'est pas bandant. 
C'est emmerdant.

Où quj'jai donc mis ma clopinette ? 
Dans ma serviette ? 
Dans ma Corvette ?

Oú quj'jai donc mis ma paire d'lunettes ? 
Pan dans les dents !
Je cherche tout l'temps.

L'aurais-je laissé sur ta quéquette ?
C'est ennuyant,
C'est perturbant.

J'trouve toujours pas ma paire d'lunettes.
Comme c'est barbant.
Je cherche tout l'temps.

D'mémoire t'as t'jours eu de sales pertes,
Ça, c'est très chiant,
C'est super chiant.

Qui donc me fait des blaguounettes ?
Quel chenapan ?
Mais quel brigand !

Mais où c'qu'elle est ta bistouquette ?
Mon chenapan,
Mon vieux brigand.

Où c'que t'as mis ta zigounette ?
Elle est bien là, sous ta braguette
Ça, là, j'me perds
Jamais là d'dans.

C'est toujours net, oui, très très net
Dans ma p'tite tête, J'suis toujours prête
J'trouve toujours l'temps.
J'ai toujours l'temps.

...Je prends mon temps.

Ploum !

© Simone Rinzler | 14 novembre 2014 - Tous droits réservés 



Souricette n'est pas dans son assiette

Souricette n'est pas dans son assiette. Elle a le moral dans la chaussette. Elle se roule en boule comme une crevette. Elle se sent bête. C'est pas la fête.

"Mais qu'est-ce qui m'arrive ?", se demande-t-elle.

"Je n'aime pas être comme ça. 

Pourquoi donc, je suis comme ça ?

Je n'ai mal nulle part. 

Mais j'ai froid. Et puis, j'ai comme un sentiment bizarre. Comme un pet de travers. Et pourtant, rien ne s'est passé."

Elle tourne en rond dans sa tête, elle sent ses épaules qui s'abaissent. Elle se ratatine.

"Oh ! Pas bon signe ça ! Signe que ça ne va pas. Qu'il y a quelque chose qui ne passe pas."

Elle se gratte derrière la tête. Se rend compte qu'elle se gratte la tête. Elle cherche. Ce qui ne va pas.

"Bon sang, mais c'est bien sûr !", bourrelle-t-elle "Ca fait deux jours que j'ai rien foutu. Je ne peux pas être fière de moi ! C'est tout !"

Sur ce, elle se lève et crie, fort, fort, dans sa tête : "Action !"

Elle redresse les épaules, la tête, le dos.

Ses épaules se remettent en place, toutes seules.

Elle se rend compte qu'elle esquisse un sourire.

En y pensant, elle se met à sourire largement, d'un grand et bon sourire franc et joyeux de Souricette toute joyeuse.

Voilà.

Bon... Elle a toujours un peu froid aux pieds. Elle va se lever, mettre des chaussettes. Et le tour sera joué.

Et c'est parti pour la journée !

"Action ! Quel mot magique, tout de même !"

Pour un peu, elle est tellement fière d'elle-même qu'elle en resterait là, assise, les pieds frigorifiés.

"Ah, mais non ! Mais que non ! Action !"

Elle se lève, pleine d'un courage renouvelé.

Et tu sais quoi ?

Elle est partie tellement vite qu'elle en a oublié de mettre ses chaussettes.

Simone Rinzler | 14 novembre 2014 - Tous droits réservés
Série Espèces de P'tits Contes - A L'Université de Tous les Moisir-s

11/12/2014

J'ai enfin lu et aimé "La Très Bouleversante Confession de l'homme qui a abattu le plus grand fils de pute que la terre ait porté" d'EmmanuelAdely, une lecture que je me réservais pour l'apprécier comme il se doit (et j'ai gagné le concours du titre le plus long, à défaut de jour le plus long, bien qu'il s'agisse d'armée américaine)

Une écriture qui fouette qui vibre qui bande qui chie dans son froc qui s'adrénaline sans point sans arrêt sans arrêt qui avance prête à l'attaque prête au combat affûtée comme un soldat enfiévrée éperdue bavarde crue réaliste sûre d'elle sûre d'aller

jusqu'au bout de la lutte pour l'écraser ce fils de pute ça tire ça pense ça chiale

ça chiale pas ça réfléchit pas 

ça pense à y aller tout de go droit devant dans ses godillots
ça gicle ça venge ça tire ça s'intimide ça se faufile ça s'insinue ça n'en finit pas ça court ça monte ça vole ça caracole ça s'agite 

ça a du mal avec la vie simple ça urge ça y va va va

vas vite crever ce fils de pute

ça s'appelle "La Très Bouleversante Confession de l'homme qui a abattu le plus grand fils de pute que la terre ait porté" c'est palpitant ce style te porte aussi vite que l'action et c'est une belle lecture chez Inculte de Emmanuel Adely.

À noter aussi la super couv' qui tire le livre à toi, le titre clair qui intrigue quand même et surtout le style adapté essoufflé essoufflant palpité palpitant époustouflé époustouflant flabbergastant 

Lire aussi et surtout la très belle note de lecture de Charybde 2, libraire indépendant mais non solitaire, à Librairie Charybde, 129, rue de Charenton, 75012 Paris, Métro Gare de Lyon :

http://www.charybde.fr/emmanuel-adely/la-tres-bouleversante-confession-de-l-homme-qui-a-abattu-le-plus-grand-fils-de-pute-que-la-terre-ait-porte




11/11/2014

Souricette fait sa mortelle

Souricette fait sa mortelle

Même pas mal, qu'elle dit avant de partir.
Moi, avec mes petits seins, la mammo,
Ça m'a jamais fait mal
Qu'elle claironne à tue-tête, à tu et à toi et à qui veut l'entendre.

À l'entendre, on dirait bien qu'elle ne se rend compte de rien.

De rien ? Ah, tu crois ça, qu'elle ne se rend compte de rien ?
Elle sait bien, elle sait bien à quoi ça sert.
C'est même pour cela qu'elle le fait.

Mais pourquoi se peiner avant l'heure, tant que le malheur n'est pas encore arrivé. Il sera bien temps, de se faire du mauvais sang, le jour où, par hasard, ce sera arrivé. Tu crois que je n'ai pas assez, pour me faire marronner, pour m'en rajouter avec ce qui n'est pas, encore, et ne sera, peut-être, jamais là ? Que crois-tu donc ? Que je ne craigne pas la mort ? Que je lui jette un sort ? Que j'aie déclaré la mort à la mort ?

Je ne suis pas si bête. Je la sais là, présente, encore, toujours, tous les jours, à mes côtés. Je fais l'effort de la narguer, de la regarder, en face, pour l'accepter, quand elle viendra, le plus tard possible. Pourquoi donc alors, de rien encore, se désespérer ? La peur de la mort n'a jamais tué que l'envie de vivre. J'appelle la mort, ne vais pas jusqu'à lui parler, suis pas si tarée, je ne me parle, qu'à moi-même, ça suffit, ça, c'est bien assez. J'ai tant vécu dans des cimetières, des vies de deuils, de vivants morts que j'ai bien le droit de m'amuser de ma mort, tant que je n'y suis, n'y suis pas encore.

Allez, allez, direct à la mammo, vas donc te faire gaufrer le droit, gaufrer le gauche, gaufrer les seins par la conne de manipulatrice qui te dira, comme la dernière fois, ah bon, ah bon, ça n'vous fait pas, n'vous fait peur, n'vous fait pas mal ? Ben, non, ben, non, c'est rien, c'est rien (wouhouuffff) ,rien qu'un (ohhouille), rien qu'un examen. Si c'est pas bon, on verra bien. 

Mais c'est qu'elle te foutrait la trouille, cette conne-là. Elle ne sait pas que les plus forts, les plus ardents, ont plus de chances de s'en sortir, les ceusses qu'ont l'moral en béton ?

Ça me rappelle l'avant-dernière, pendant qu'elle me pinçait la peau, à hurler, mais je n'ai pas bronché, qui me demandait ce que j'avais comme maladie et que j'ai commencé à lui étaler ma litanie - de maladies - cumuleuse de mandats oblige - et qui me dit Vous avez du courage. 

Non, lui ai-je répondu. Je n'ai pas de courage. J'ai des maladies. Plusieurs. Je ne l'ai pas voulu. Je subis. Je me soigne. Ce n'est pas du courage. Juste du pas de pot. 

Je n'ai rien demandé, surtout pas de brevet de héros, héroïne de sales attentes chez des médecins, labos, spécialistes, machins-bidules-trucs.

Mais qu'est-ce qu'ils ont donc tous encore, avec ce foutu mythe du héros ? 

C'est pas comme ça qu'on changera l'état d'esprit de la société. C'est aux malades de refuser le statut de héros. De récupérer leur statut d'être humain, pas de surhomme, ni de surfemme, d'accepter leur statut de mortel. pour enfin, enfin, apprendre à profiter, profiter de l'état de vivant.

Non, mais tu t'rends compte ? Si tout ça ne devait jamais s'arrêter ?
Mais comment qu'on f'rait ?
On s'rait trop nombreux, on s'foutrait des coups de poings, des coups d'lattes dans les gn'yeux, des coups d'genoux aux ovaires rassis, des coups d'tête dans les reins.

Les petits ne pourraient jamais grandir, 
les ados jamais mûrir,
les jeunes adultes ne jamais expérimenter, 

on s'rait tous au point mort. 
Mort. 
Ça, ça, ce s'rait vraiment la mort. 

De tout.

Même du p'tit ch'val.

Non, ce n'est pas de la mort dont Souricette a le plus peur. 

C'est de la douleur. 
De la souffrance. 
Cruelle. Éternelle. 
Pérenne.

Et de la solitude

Quand elle n'est pas 

Choisie.

© Simone Rinzler | 9 novembre 2014 - Tous droits réservés 
Série Espèces de P'tits Contes À L'Université de Tous Les Moisir-s

Poursuite d'un roman ébauché par un ami FB

Elle m'avait quitté, à petits pas comptés. Elle avait laissé un message idiot. Sur la glace. De la salle de bains.  Elle avait tout empaqueté. Pendant mon anesthésie partielle. Je m'étais réveillé. Silence partout. Elle venait sûrement de partir. Je venais de me lever, enchifrené. Pour aller pisser. En me regardant. Dans la glace. Sur la glace. Je vis le mot. Avant même de réfléchir, je fus dérangé. On sonnait. A la porte. A cinq quarante-trois du matin. Elle m'avait laissé. M'avait laissé. Avait déserté. Tout vidé. Pendant que je récupérais.

Effacer, aller à la porte ? J'ai hésité un quart de seconde de trop. Que faire ? J'étais perdu. Laminé. Rasé. Rincé. Tétanisé, halluciné, je n'ai ni effacé, ni répondu. Je suis resté là. Hébété. Écrêté. Étêté. Entêté dans ma fierté blessée. Je n'allais pas m'abaisser. Pas pour elle. Pas pour celle-là. Elle ne me méritait pas. Je restai un instant, les yeux dans le vague, ému, chaviré, évidé. J'avais encore fait le vide autour de moi. Comme à chaque fois. Égal à moi-même, je prétendais que je ne tenais pas à elle. Non, non, je n'irai pas. Pas tout de suite. Je me suis rendu dans le salon, hagard. Me suis servi un verre de vieil alcool blanc. Ne me suis pas assis. Ne l'ai pas bu. Suis allé à la porte. Il n'y avait personne. Alors, j'ai pleuré, doucement. Mes larmes étaient douces. Elles étaient tièdes. Elles seules me faisaient du bien. J'étais heureux d'être malheureux. Ne t'occupe pas de moi. Je suis un gars bizarre, tu sais. Tu vas encore t'extasier. Me dire que j'écris bien. Que je suis un mec bien. Mais qui donc un jour pensera à me dire, doucement, avec compréhension et bienveillance : 

"Et le bonheur à plusieurs, pas tout seul, tu n'as jamais voulu vraiment essayer d'y croire ? Je veux dire, d'y croire vraiment ? Tu sais bien que tu aimes te faire du mal. As-tu déjà essayé de te faire du bien,  vraiment du bien, une seule fois, en faisant les choses simplement, en arrêtant de t'interroger tout le temps ?". 

Mais non, jamais personne n'a pensé à me le dire vraiment, tendrement. Elles ne sont pas tendres. Ne savent plus être tendres. Elles ont perdu le mode d'emploi, ou quoi ? Pour elles non plus, ce ne serait pas si difficile. Mais pourquoi aucune ne veut jamais s'y coller. "Hein, quoi ?".

Il retourna dans la salle de bains, passa dans le salon, s'assit, se releva. Il hésita entre aller prendre une douche ou picoler. Dans un dernier sursaut d'héroïsme, il se décida à ne pas toucher le verre. À s'en éloigner. Se doucher ? Pour quoi faire ? Elle était partie sans rien laisser derrière elle, sinon son petit diffuseur à parfum. Non, il ne s'en mettrait pas. Il fallait qu'il cesse de se torturer. La douche le réveillerait trop. Il ne saurait plus quoi faire, après. Tourner en rond, de pièce en pièce dans son appartement (qui n'était pas si grand que cela, confortable, certes, moderne et bien situé, mais il serait trop à l'étroit pour y circuler). Son héroïsme du jour serait, pour ne pas se mettre à boire, d'aller s'allonger, tout habillé avec ses vêtements de la veille qu'il avait enfilé à la hâte quand il s'était réveillé. Il lui restait des forces pour se faire sourire. Il entra dans sa chambre et s'allongea un peu en travers du lit, ni couché, ni pas couché. Le sommeil le prit. Endormi, délivré, il savoura, sans le savoir, un bel instant de paix. Fugace, bien trop fugace. Il n'était pas un homme heureux.


© Simone Rinzler | Date précise inconnue, courant 2014 - Tous droits réservés

[Tous droits réservés pour cette suite et cette reconstitution partiale et partielle du début. L'auteur se reconnaîtra-t-il ? Ses lecteurs le reconnaîtront-ils ? Qu'en inférera-t-il ?Qu'en inféreront-ils ? On s'en fout. Ça, maintenant, c'est devenu mon récit.]